Mise à jour le 02/11/2019

Comprendre l'endométriose

  • Qu'est ce que l'endométriose ?
  • Quels sont les symptômes ?
  • Comment diagnostique t'on l'endométriose ?
  • Comment soigne t'on l'endométriose ?

Qu'est ce que l'endométriose ?

L'endométriose c'est la présence de kystes et d'adhérences entre les organes dans la paroi abdominale, parfois dans la paroi thoracique, et, dans de rares cas, dans la boite crânienne.

Lorsque les lésions sont présents dans la cavité utérine, c'est de l'adénomyose

Ces lésions sont composés de cellules similaires au tissu utérin, l'endomètre.

 

Quand il n'y a pas d'endométriose, l'endomètre, tissu normalement présent dans l'utérus, s'épaissit pour accueillir une ovule en période d'ovulation, sous l'effet de la progestérone : c'est la nidification.

Lorsqu'il n'y a pas fécondation, l'endomètre saigne et est évacué comme l'ovule : ce sont les règles. 

Bien que la femme peut ressentir une gêne, les règles sont normalement peu douloureuses et peu abondantes. 

 

Dans le cas d'une endométriose, le tissu des lésions, similaire à l'endomètre, réagit de la même manière : il s'épaissit sous l'effet de la progestérone. Mais n'étant pas dans son environnement naturel, il crée des inflammations autour de lui, ce qui provoque des douleurs abdominales. 

 

De même, en période de règle, il saigne. Mais à l'instar de l'endomètre, il n'est pas évacué : les cellules sont véhiculées et s'implantent partout.

Source : Inserm

L'endométriose peut apparaître dès les premières règles et peut disparaître après la ménopause, sans certitude. Un suivi gynécologique poussé est préconisé à vie pour être réactif en cas de rechute. 

 

Si dans la majorité des cas, l'endométriose est une maladie bénigne, le retard de diagnostic, dû au tabou autour des règles et à la méconnaissance de la maladie, augmente le risque d'endométriose sévère avec de graves conséquences sur la santé et la vie des patientes.

 

Toutefois, un diagnostic précoce et un suivi régulier n'empêchent pas les formes agressives.

 

A ce jour, la cause de l'endométriose est inconnue. Plusieurs hypothèses font ou ont fait l'objet d'étude : l'endométriose pourrait être génétique, environnementale, voire même émotionnelle. Toutes ces études tendent à penser que c'est une maladie multi-factorielle

 

L'endométriose est une maladie complexe : il existe autant de formes que de femmes atteintes. C'est pour cette raison qu'il est primordiale d'avoir des spécialistes de l'endométriose qui se consacre au diagnostic, au traitement et à l'étude de l'endométriose, et cela dans plusieurs spécialités médicales, et de former tous les professionnels de santé. 

Quels sont les symptômes de l'endométriose ?

L'endométriose est une maladie complexe qui peut se caractériser par différents symptômes en fonction de la localisation des lésions. Toutefois, certains symptômes semblent communs à toutes les patientes et accentués en période de règles :

Douleurs

 

- Règles douloureuses, voire hémorragiques (dysménorrhée)
- Rapports sexuels douloureux (dyspareunie)
- Douleurs pelviennes chroniques
- Douleurs en urinant (dysurie)
- Douleurs en allant à la selle (dyschésies)

Troubles du transit intestinal et digestif

 

En période de règles, les patientes ont des épisodes de diarrhée et/ou de constipation, parfois en alternance. 

Infertilité

 ou plutôt Hypofertilité

 

30 à 40 % des femmes atteintes d'endométriose rencontrent des problèmes de fertilité nécessitant une assistance médicale.

 

L'infertilité n'est pas systématique : plus de la moitié des patientes arrivent à avoir des grossesses spontanées.

Fatigue Chronique

 

Les patientes souffrent de fatigue chronique due à la douleur, au dérèglement hormonal, aux traitements, ... Cette fatigue est accentuée par le travail, l'épuisement moral due à l'incompréhension de l'entourage, ... 


Comment diagnostique t'on l'endométriose ?

Avoir mal durant ses règles, au point parfois de s'évanouir ou de ne pas pouvoir se lever, n'est pas normal. Il est IMPÉRATIF de consulter un gynécologue connaissant l'endométriose.

 

Le diagnostic commence par TOI ! 

NON, TU N'EST PAS UNE CHOCHOTTE ! 

Ose parler de tes symptômes à un médecin afin de pouvoir lancer le processus du diagnostic. 

 

Le spécialiste effectue ou prescrit un certain nombre d'examens pour permettre de diagnostiquer l'endométriose.

Consultation gynécologique

La consultation permet, par un échange, de suspecter une endométriose. Le médecin te posera des questions : n'hésites pas à lui lister tous les symptômes dont tu souffre.

 

Durant cette consultation, le gynécologue peut effectuer un touché vaginal : c'est un examen généralement indolore qui permet de localiser des lésions en surface et de vérifier la position et la taille de ton utérus.

Si tu ressent des douleurs durant cet examen, dis le à ton médecin. 

Echographie

Il s'agit d'un examen d'imagerie par ultrason, normalement indolore, qui permet au gynécologue (ou au radiologue) de localiser des lésions plus profondes.

 

Généralement, le médecin réalise une échographie "endo-vaginale", c'est à dire l'introduction de la sonde par voie vaginal, afin de voir plus précisément les lésions, le col de l'utérus et les ovaires. 

En cas de suspicion d'atteinte au rectum, le gynécologue peut prescrire une échographie endorectale. 

I.R.M.

Il s’agit d’un examen d’Imagerie par Résonnance Magnétique qui permet une cartographie précise des lésions d’endométriose, même si toutes les lésions ne sont pas forcément visibles, et de mettre en évidence une adénomyose.

 

L’examen doit être réalisé de préférence par un spécialiste de l’endométriose.


Examens sanguins

Le gynécologue peut te prescrire une prise de sang : 

 

CA125 : marqueur qui peut déterminer la présence de kystes. 

 

Bilan hormonal : il permet de détecter des anomalies hormonales et de surveiller la fertilité. 

Hystérosalpingographie

C’est un examen radiologique à rayon X qui permet de vérifier l’imperméabilité des trompes et de détecter des malformations utérines par l’introduction d’un liquide opaque dans le col de l’utérus.

Cet examen est plus généralement prescrit dans le cadre d'un bilan de fertilité et se réalise dans les 10 premiers jours du cycle.

Examens pour atteintes rectales et urinaires

Lors d'une suspicion d'atteinte rectale ou urinaire, des examens supplémentaires peuvent être prescrits : Coloscanner, coloscopie, uroscanner, ...


Comment soigne t'on l'endométriose ?

L'endométriose est une maladie incurable : il n'existe à ce jour aucun traitement qui permette de guérir. 

Cependant, il existe des solutions pour la soigner en limitant son évolution, même si la complexité de la maladie ne rend pas le choix facile ni idéal.

Les traitements hormonaux

Les traitements hormonaux ont pour objectif de supprimer l'ovulation et/ou les règles, et particulièrement la production de l'hormone oestrogène, et donc les saignements des lésions qui créent l'inflammation.

 

- Pilules progestatives pour supprimer l'ovulation uniquement.

- Pilules oestroprogestatives en continue pour supprimer les règles et l'ovulation.

Stérilet progestatif : qui dure 5 ans.

- Ménopauses artificielles : le danazole ou les analogues GnRh.

Les traitements chirurgicaux

La chirurgie est le moyen de diagnostic le plus efficace. Mais elle n'est pas systématique en raisons des risques qu'elle représente. La chirurgie est envisagée en fonction des lésions, du désir d'enfant, et de l'efficacité des traitements hormonaux. 

 

 

La cœlioscopie (ou laparoscopie) est privilégié : elle consiste à réaliser 3 petites incisions sur l'abdomen pour insérer le gaz, la caméra et les instruments nécessaires. L'intervention dure entre 30 minutes et 1 heure, et l'hospitalisation peut se faire en ambulatoire.  

 

La laparostomie, qui consiste en une incision plus conséquente, peut être réalisée en fonction de la gravité des lésions. L'intervention est plus invasive et l'hospitalisation est plus longue.

 

Les deux méthodes se réalisent sous anesthésie générale